20/03/2009
Répétition à l'internat de l'International Bilingual School of Provence, relais de la Sainte-Victoire à Beaurecueil, membre de Mécènes du Sud. Avec Edith Mérieau et Sériba Doumbia
Il y a chez certains auteurs la capacité à glisser la métaphysique dans la politique ou dans la poétique…et inversement. Aristide Tarnagda (Burkina Faso) et Dieudonné Niangouna (Congo) sont de ceux-là. Ils ont en commun une forme d’érotisme dans l’écriture, de virilité assumée de la langue, dans le choix des mots, des relations entre les deux sexes. L’écriture de l’un est explosive, faite de trop plein, de muscle, d’énergie en surplus, déborde mais échappe, tandis que celle de l’autre est retenue, toute de silence, de lenteur, de souffle, de sous-entendus mais, sans détour, va à sa chute. De même génération, héritiers de Sony Labou Tansi pour l’un, de Koffi Kwahulé pour l’autre, vivant chacun dans deux parties de l’Afrique aussi éloignée l’une de l’autre que de la France, ils se connaissent, échangent, s’invitent dans leurs villes respectives.
Cette création met en regard deux de leurs écrits (deux pièces courtes) aux thématiques proches. On y parle d’enfermement (physique et mental), de perte (d’identité, de repère dans le temps), de violence. Les histoires qui nous y sont contées pourraient être les deux faces d’un miroir sans tain. Un même décor (transparence, reflet) et un même univers musical et sonore fait apparaître ce propos de mise en scène. La distribution est internationale (Roumanie, Congo, France) mais aussi rend compte de ce qu’on appelle la "diversité culturelle française".
Avant les répétitions, je pensais séparer les deux textes par un entracte. Le travail de plateau en a décidé autrement. Une continuité s’est imposée. L’idée que le monde de On ne paiera pas l’oxygène pourrait se trouver dans le placard des personnages du Grand Ecart.
Eva Doumbia
du 31 mars au 11 avril
Théâtre des Bernardines, Marseille
mardi et vendredi à 20h30
mercredi, jeudi et samedi à 19h30
réservation 04 91 24 30 40