28/08/2015
"Écho système", exposition du 28 août 2015 au 3 janvier 2016
© François Moura
Orchestrée sur deux lieux, la Tour et le Panorama, Écho Système propose une immersion totale dans l’œuvre protéiforme de Gilles Barbier, résident de la première heure de la Friche Belle de Mai. Écho Système est un parcours plus introspectif que rétrospectif, une déambulation sans prologue ni épilogue entre des grammaires et des thématiques développées depuis les années 90 : personnages en résine de petite taille réalisés à son image illustrant la multiplicité de son être, séries "Habiter la peinture" ou "Habiter la viande" qui intègrent des architectures anachroniques tantôt dans des œuvres picturales classiques, tantôt dans des chairs animales, "lapsus" où sa pensée s’incarne dans des bulles à la manière de bandes dessinées... Foisonnante et éclectique, riche de plus de cent quarante sculptures, dessins, peintures, photographies, installations - dont deux productions inédites La Boîte noire et Chekers - l’exposition dévoile certaines "règles du jeu" qui ordonnent ou dynamitent sa création depuis vingt-cinq ans. Une création ironique, fantasmatique, politique, aussi imprévisible qu’inclassable, qui fait feu de tout bois pour mettre à nu le désir enfoui. Une exposition en miroir qui réfléchit avec justesse le long travail de Gilles Barbier. Plusieurs rendez-vous ont été organisés par Mécènes du Sud en résonance avec l’exposition : visites commentées en présence de Gilles Barbier et de Gaël Charbau, découverte de son atelier et atelier pour les enfants.
Commissaire : Gaël Charbau
Production : Friche la Belle de Mai en coproduction avec Mécènes du Sud
Et Astérides, galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, avec le soutien de la Fondation d'entreprise Ricard.
Repères
Né en 1965 au Vanuatu (Pacifique Sud), Gilles Barbier vit et travaille à Marseille, à la Friche. Il arrive en France à l’âge de vingt ans et met alors en place un travail qu’il définit comme fiction. La distance qu’il introduit ainsi avec l’« intelligence de l’œuvre » lui donne une considérable mobilité, embarrassant pour qui veut simplifier l’ensemble en une unité cohérente. Son parcours, avec la copie rigoureuse du dictionnaire comme bruit de fond, traverse des corps définis comme des clones, des espaces « médiagéniques » avec des super héros grabataires, mais aussi, la « pornosphère », les mondes « corrigés », les « Perdu dans le paysage » ou « Planqué dans l’atelier »… Soucieux d’associer à ce corpus la rigueur de son travail théorique, son « ressassement », Gilles Barbier alimente en textes et en outils de réflexion un flux continu de dessins, d’images. Parmi ses outils, on retrouve certains fromages, des bâtons relais, des bananes, des vers de terre, des terriers, l’espace tube, la vaseline, la bombe atomique, la cosmétique, l’obésité.. qui, sous la forme d’un jeu, exploite la performance et l’aléatoire, élimine hiérarchies et cloisonnements. Finalement, l’œuvre de Gilles Barbier est une forêt qui reste à défricher tant elle est profuse et luxuriante. Bâtie sur un système où tout est possible et où chaque pièce n’est que la version visible de toutes ses versions potentielles, elle recèle de multiples flux dont l’entrelacs dessine une esthétique de la consommation, voire de la consumation. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et a récemment été présenté à la Biennale de Taipei (commissariat : Nicolas Bourriaud, 2014) ; au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (“Le Festin II”, 2014) et au Centre de la Vieille-Charité à Marseille (“D’un visage à l’autre”, 2014). Gilles Barbier est représenté par la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois à Paris.